Chère Yoko, Je
suis tes aventures depuis 35 ans (j’en ai 47
!), et j’aimerais savoir pourquoi malgré le
temps passé, aucun de vous ne vieillit ? Même
en enchaînant sans répit (pourtant tu
dois travailler entre temps, non ?) tes voyages aux
quatre coins de la Terre et de Vinea, plusieurs années
se sont néanmoins écoulées.
Tu es par exemple allée 6 fois à Vinéa.
Or ainsi que l’indique Khâni (Les 3 soleils
de Vinéa, page 10), il faut deux mois pour
rallier la planète, puis deux pour en revenir,
sans compter les semaines sur place (d’ailleurs à ce
propos, comment Vic, Pol et toi justifiez-vous vos
absences de plusieurs mois après de votre
entourage familial, amical et professionnel, qui
n’a alors aucune possibilité de communiquer
avec vous ?). Puisqu’il serait totalement insensé et
irréaliste d’occulter complètement
la notion de temps de ton existence, je suis certaine
que nous sommes extrêmement nombreux à vouloir
regarder Poky et Rosée grandir, à savoir
notamment comment évoluent ton rôle
de mère, tes relations sentimentales avec
Vic et ta carrière d’électronicienne
et de pilote d’essai. En somme, nous aimerions
te voir vivre, tout simplement, en plus de tes folles équipées.
Car après 24 albums, et malgré une
progression psychologique certaine, cette stagnation
devient tout à fait frustrante (et absurde).
Qu’en pense donc Roger ?
Bonjour Anne
Pourquoi je ne vieillis pas ? Parce que Tintin ou Mickey
ne vieillissent pas... Cest le privilège des
personnages de BD ! Certains auteurs font le contraire
parfois mais si tu achètes l’album n° 1
et ensuite le n° 20 et que les personnages y ont
vieilli de vingt ans, tu n’y comprendras rien
et si sur ta lancée, tu te procures le n° 10,
accepteras-tu que nous y ayons rajeunis de dix ans
?
Faire vieillir Rosée et Poky ? Pourquoi leur
enlever le charme de leurs six ans ? Je ne pense pas
que Roger les dessinerait avec tant de bonheur… Mais
rassure-toi, il pense à nous faire rencontrer
des "ados… Emilia récemment et Lâthy
jeune vinéenne de 14 ans à côté de
laquelle, bien malgré moi, je serai d’un âge
plus mûr... Je pense qu’il faut laisser
courir le rêve et que, quel que soit l’album
ouvert, je sois la même. Tu n’aimerais
pas toi rester jeune éternellement ? J’ai
ce privilège et j’avoue y tenir !Il faut
que ceux qui découvrent mes albums dans le désordre
ne m’y voient pas changer d’aspect !
Juste un détail : je ne suis pas la mère
de Rosée, mais sa tutrice légale (Rosée
a encore de la famille en Chine et elle m’a été confiée).
Je l’élève en grande soeur que
je désire être pour elle mais quand danger
il y a, je mesure à ce moment ce qu’est
l’angoisse d’une maman !
Il y a entre Rosée et moi un peu les mêmes
rapports qu’entre Khâny et Poky.
Avec toute mon amitié,
Yoko
De: Delphine
Comte.
Chère
Yoko, dans "le
Feu de Wotan" tu parles avec
Vic d'un sage. Tu en parles aussi
dans "Aventures électroniques".
Je voudrais savoir de quel sage il
s'agit. Si tu en as parlé dans "L'écume
de l'aube", excuse-moi de ne
pas m'en souvenir...
Autre question, reverrons-nous Raspoutine
? J'ai adoré cette "éponge à whisky" !
Bonjour Delphine,
Les citations d’origine asiatique commencent
toujours ainsi : « Le Sage a dit que… ».
Si on le connaît on dira : « Lao
Tseu a dit que… ». Dans mes aventures,
je me sers souvent de citations dont je ne
connais pas l’auteur… Alors, j’emploie
la formule qui t’intrigue.
Pour Raspoutine, il est prévu une
petite apparition éventuelle auprès
de Rosée… En effet, Raspoutine
n’a pas suivi la Comtesse Olga qui voyage
de par le monde, mais Emilia, qui vit désormais
avec moi et Rosée. Il n’en faut
pas plus pour qu’il soit le chou-chou
de celle-ci… Mais dans la prochaine
aventure il n’aura pas un rôle
très actif. Un chien de cette
taille y serait un frein...
Amitiés
Yoko
De: Laury
Lavergne.
Chère
Yoko, Je viens de
recevoir la Jonque céleste
et de la re (re-re-re…) lire
avec toujours autant d’émotions. À cette
occasion, j’ai remarqué l’adresse
du site "www.yokotsuno.com" et
m’y suis rendue aussi vite
que possible !! En voulant participer
au concours, je suis restée
un peu bloquée par le "slogan".
Mille idées se sont bousculées
dans ma tête. C’est la
raison pour laquelle j’ai décidé de
t’écrire. (une missive,
certe, un peu longue… ) Je
voulais juste te dire ce que peut
changer une bande dessinée
dans la vie d’une petite fille.
Je me souviens de notre première
rencontre, j’avais à peu
près huit ans, j’étais
la reine des bêtises. Un ami
avait négligé de ranger "Les
trois soleils de Vinéa", "La
frontière de la vie" et "Les
Titans". J’avoue les avoir
dévoré à une
vitesse phénoménale
! Je n’aimais pourtant pas
tellement lire à cette époque.
(merci !) Dès cet instant,
j’ai eu dans ma vie la plus
merveilleuse des grandes sœurs.
Cette grande sœur m’a
apprit à être un peu
plus sage, à me montrer déterminée
quand quelque chose ne se déroulait
pas comme je le désirais, à essayer
de faire preuve de droiture, à être
courageuse lorsqu’il le fallait...
J’ai aussi appris à pardonner,
où faute de mieux, à être
tolérante même lorsque
je suis en colère.
Bon, il est vrai que mon coté tête
brûlée s’est un
peu développé et que
cela faisait bondir ma maman... À l’arrivée,
cela m’a souvent été très
utile d’être un peu téméraire.
Tu m’as aussi fait découvrir
et tomber amoureuse de l'Asie en
général. Le virus semble
vraiment incurable !! (Encore merci
!!)
Je termine en ajoutant que, si un
jour j’ai des enfants, je ne
manquerai pas (c’est certain)
de leur faire découvrir celle
qui a partagé toute mon enfance.
Grâce à toi, je garde
près de moi, une grande sœur
qui est et restera toujours un exemple à tous
points de vues.
Merci Laury,
Merci de m’ouvrir ton cœur et ton écrin
de souvenirs… Tu sais, si tu as lu "l’Ecume
de l’Aube", le roman de mon enfance,
que je n’ai pas acquis les « vertus » dont
tu me qualifies seule. On a toujours
un modèle qui nous guide. Je
suis heureuse (modestement) d’être
la continuité de ce qu’un certain
Aoki m’a appris. J’espère
rester longtemps encore « ta grande sœur » bien
qu’ayant le privilège de prendre
de l’expérience mais pas d’âge...
Merci encore de ton témoignage, cela
m’aide
beaucoup à vivre et Roger à me
faire vivre !
Bisous
Yoko
De: Gabriel
Girard.
Chère
Yoko, je suis un
fan de toi depuis mon adolescence
et je me demandais si tu étais
une amateure d'histoire de l'Égypte
ancienne.
Bonjour Gabriel,
Qui donc n’est pas amateur des trésors
et des mystères de l’Egypte ancienne
? Mais si Roger ne m’y a jamais
conduite par une aventure, c’est que
le sujet a été très souvent
traité par nombre d’auteurs et
de films que je lis et regarde avec passion.
Mais sait-on jamais ce qui pourrait un jour
se passer ?...
Amitiés
Yoko
De: Lorenzo
(5 ans) et Alonso (7ans) Rios Robitaille.
Lorenzo
: J'aime beaucoup la fin du numéro 22 ("La
jonque céleste"), parce que c'est drôle
quand Pol joue aux pirates avec Rosée et Sin-yi.
Est-ce que Rosée va aller à l'école
? Alonso : J'aime lire
les aventures parce que c'est amusant. Je me demande
si tu aimes voyager dans le temps?
Bonjour, Lorenzo ! Salut, Alonso !
Ah ! je suis contente, Lorenzo que cette finale
t’ait plu !En fait, cela prouve
que même si l’on est l’épouse
d’un Empereur de Chine à six ans
(du moins destinée à l’être)
on reste avant tout une petite fille pleine
de joie de vivre et que les habitudes que l’on
a prises dans un palais, ne disparaissent pas
dans une chaumière... Il faudra
du temps à Sin Yi pour redevenir une
petite fille simple...
Oui, j’aime voyager dans le temps, Alonso
! C’est
comme si j’entrais dans un tableau d’époque
et que tout s’animait autour de moi.
Mais c’est dangereux et on peut rester
prisonnière
du tableau et ne jamais revenir à notre époque...
La vie au 15e siècle est idyllique
dans les contes mais un enfer dans la réalité ! On
n’y vivait pas vieux. Et ceux
qui disent que c’était mieux jadis
n’y ont jamais mis les pieds ! Si
cela était, il parleraient autrement...
Merci à tous deux pour votre gentil
mot.
Je vous fais la bise.
Yoko
De:
Hervé Charles Blanc.
Chère
Yoko, j'adore tes super aventures, et
mon histoire préférée est "La
fille du vent". Est-ce que l'histoire du jardinier,
ancien kamikaze, est authentique, dans sa frustration
de ne pas avoir réussi sa mission. As-tu pris
tes informations dans les témoignages d'anciens
kamikaze ?
Bonjour, Hervé.
Les Kamikazes étaient conditionnés
pour se sacrifier. Le retour sans avoir atteint
l’objectif et le sacrifice étaient
considérés comme une fuite et une
lâcheté... Ils n’avaient
pas toujours le carburant pour pouvoir revenir.
Eux-mêmes étaient
tellement fanatisés qu’ils n’y
songeaient pas. Aoki a estimé que
ce sacrifice était vain puisqu’il
n’avait pas trouvé sa cible et nul
doute qu’il pensait y retourner. Il
l’a fait d’une autre manière
avec plus de lucidité et de noblesse pour
ma plus grande tristesse.
On a beaucoup écrit sur les Kamikazes.
Des choses justes ou exagérées.
Eux seuls pourraient en parler... S’il
en reste encore un pour le faire avec humilité... Car
le temps ayant passé, il devrait avoir
compris qu’on l’a un peu manipulé et
que la grandeur du Japon ne se crée pas
dans la mort.
L’emblème de mon pays est un soleil
et il n’est pas noir heureusement !
Bien à toi, Hervé et toute mon
amitié.
Yoko
De: Lucie
Canon.
Chère Yoko, parmi
tes aventures, mes favorites sont celles où tu
pars dans les étoiles avec Khâny, Poky,
Vic et Pol. Mais, j'ai remarqué un détail:
dans tous les albums (du moins je pense) tu vouvoies
Khâny. Vous êtes pourtant de bonnes amies.
Pourquoi ne pas vous tutoyer ?
C’est bien vrai, Lucie, je vouvoie
Khâny, mais aussi Ingrid et Cécilia
et Eva... En bonne Japonaise, je suis
assez réservée et c’est
mutuellement une marque de respect que nous échangeons
entre amies. C’est un choix. Je
tutoie Monya et Emilia parce qu'elles
sont plus jeunes que moi. Mais ce ne
sont là que marques de respect ou de
protection envers les plus jeunes. L’amitié est
aussi forte dans les deux cas !
Bien à toi,
Yoko
De: Ambrosialy.
Chère
Yoko, tu es d'origine
japonaise, donc est-ce que tu écoutes
de la musique Japonaise ? Si oui
on a un point commun alors...
En toute bonne japonaise, bien sûr,
j’écoute la musique de mon pays
! Qu’elle
soit plus traditionnelle ou moderne. Plus
jeune, j’ai même étudié le
koto à l’école. Mais
de par les origines chinoises de ma grand mère,
j’aime aussi la musique chinoise. Moderne
ou classique. Cette dernière
découle souvent d’adaptation de
chants traditionnels. Ces musiques me
ramènent en pensées vers les
miens et mes origines...
Sayonara
Yoko
De: Dorothée
Ségard.
Chère Yoko, ma
question concerne le lieu de l’action du tome
2 de tes aventures ("L’orgue du diable").
J’aimerais en effet savoir comment ton créateur
a découvert cette petite ville de St Goar.
J’ai une seconde question toujours pour Roger
Leloup. Je me rappelle avoir lu que l’histoire
racontée dans ce tome a été inspirée
par la surprise provoquée par l’écart
entre la taille d’un orgue et celle de la petitesse
de l’église dans laquelle il a été placé.
J’aimerais aussi connaître le nom de
cette église. Je te souhaite bonne chance
pour la suite de tes aventures.
Roger a découvert vers l’âge
de 10 ans un livre que sa mère avait
gagné à l’école
et qui racontait les légendes du Rhin.
Plus tard, il a voulu découvrir ce Rhin
fascinant et durant son service militaire en
Allemagne, non loin de cette région,
il a souvent remonté et descendu les
rives du Rhin entre Coblence et Mayence. Là où se
situe le parcours romantique du fleuve et ses
châteaux légendaires... Des
récits se sont formés dans sa
tête et il m’y a mêlée en
me les faisant vivre.
St Goar se situe à deux pas du site
de La Lorelei et est surmonté du Katz.
En face, c’est St Goar Hausen (la
petite ville est coupée en deux par
le fleuve). C’est dans l’église
de cette partie que Roger a vu un orgue qui,
vu la petite taille de l’Eglise, semblait
volumineux, mais sûrement pas
de taille à rivaliser avec l’Orgue
du Diable !
Je ne connais pas le nom de l’église,
on la voit sur la page 11 et 18 de l’album...
On continue nos aventures, rassure-toi !
Merci, Dorothée et bisous,
Yoko
De:Justine
Corailler.
Chère Yoko, J'ai
lu quasiment toutes tes aventures et je les trouve
toutes merveilleuses. J'ai juste une question à te
poser. Dans "L'astrologue de Bruges", je
n'ai pas bien compris comment le peintre Jan Van
Laet t'a rencontrée et comment tu as pu poser
pour lui si tu n'avais pas encore fait le voyage
en 1545. Bises.
Là,
Justine, on plonge dans le paradoxe
temporel et voyons les choses à l’envers
: Van Laet me peint en 1545, mais ne
sait pas que je viens du 21e siècle.
Les ans passent pour lui grâce à un élixir
de longue vie qui le rend en quelque sorte « immortel ».
Il survit jusqu’au 21e siècle
et me découvre dans une revue de mode
pour laquelle j’ai posé. Il
croit donc que, comme lui, je suis
« immortelle » et
que vu mon état apparent, que j’ai
une meilleure potion que la sienne qui lui
pose problème. Il en parle à son
compagnon, le Marquis de Torcello, et ils me
convoquent à Bruges pour une raison
propre à chacun d’eux...
En leur présence je découvre
par le tableau que c’est bien moi qui
ai été peinte en 1545 vu que
Monya, qui possède la machine à remonter
le temps, y est peinte à mes côtés.
Pour Van Laet, j’ai été en
1545. Pour
moi, je dois y aller si je veux que l’on
y réalise mon portrait... C’est
la peur de la responsabilité du retour
de la peste noire qui me décide à faire
le voyage. Tout rentre dans la logique à la
fin de l’histoire : J’ai été en
1545... Van Laet m’y a peinte... J’en
suis revenue et Van Laet m’a retrouvée
au 21e siècle...